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Par Martine Robert

Transport d'art: le français Chenue rachète le suisse Natural Le Coultre

Le transporteur français Chenue vient de racheter le suisse Natural Le Coultre (NLC) à la famille Bouvier. Spécialisé dans les oeuvres d'art, c'est celui-là même qui avait raflé en 2010 le marché de l'hôtel Drouot,  après le scandale des vols commis par ses manutentionnaires . La transaction, dont le montant n'a pas été divulgué, apporte une dimension internationale à Chenue, lequel conserve d'ailleurs les 43 employés de NLC à Genève. « Nous réalisions 55 millions d'euros de chiffre d'affaires en France et nous allons désormais peser le double, ce qui nous propulse en tête du marché européen, avec l'allemand Hasenkamp », souligne Christian Da Costa Noble, président de Chenue. 

 

Créée en 1760, comme transporteur des toilettes de Marie-Antoinette, l'entreprise, contrôlée depuis 1995 par la famille Da Costa Noble, s'est développée essentiellement dans l'Hexagone, où elle emploie 250 personnes et où elle se partage l'essentiel du marché avec son concurrent LP-Art. 

 

C'est avec sa filiale à 100%, Monin, qu'elle opère à Drouot où elle détache une cinquantaine de collaborateurs. Présente à Paris, où elle détient 70.000 mètres carrés de surface de stockage, et à Nice, elle a également une antenne en Allemagne et a acquis l'an dernier une entreprise au Brésil. 

Taille critique

Mais aujourd'hui la concentration en marche dans le secteur oblige Chenue à rechercher une taille critique, face à l'allemand Hasenkamp et surtout à l'américain Masterpiece, numéro un mondial. En rachetant NLC,  spécialiste genevois de l'entreposage, de l'emballage et du transport d'art, le français met la main sur d'énormes surfaces de stockage aux  Ports Francs de Genève dont NLC est un des clients. Des discussions pourraient s'engager autour d'autres surfaces à Luxembourg, voire à Singapour .  

 

La cession de cette activité par l'homme d'affaires genevois Yves Bouvier s'explique par les multiples affaires judiciaires auxquelles ce dernier se trouve confronté. Déjà inculpé par la justice monégasque suite à une plainte du collectionneur russe Dmitri Rybolovlev, il est également dans le collimateur du fisc suisse, qui le soupçonne de ne pas avoir déclaré des millions de francs suisses de revenus. Une enquête de l'administration fiscale fédérale à Berne a été ouverte en mars dernier et l'un de ses immeubles en Suisse a été placé sous séquestre à titre de précaution.