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Par Benoît O'MAHONY

Penser aux fonds corporate pour financer la croissance

Selon Benoît O'Mahony, président de Raphaël Financial Advisory, le corporate arrive à maturité et crée des deals hybrides et sur mesure, entre corporate venture et rachat.

Nos entrepreneurs ne sont pas moins bons que les autres. Leurs start-up ne sont pas moins performantes que celles de la Silicon Valley. Alors pourquoi si peu d'entre elles accomplissent jusqu'au bout le parcours « rêvé » amorçage - séries A-B-C - développement - IPO ? La chaîne de financement des start-up françaises et européennes est encore incomplète : l'amorçage et le capital-risque fonctionnent bien, mais, dès qu'une start-up a besoin de lever quelques dizaines de millions d'euros, l'accès au capital est plus rare. Et si elle parvient à se financer jusqu'à un stade pré-IPO, l'absence de Nasdaq européen freine à nouveau le financement de sa croissance.

Résultat : de nombreuses start-up qui ont pourtant trouvé un marché, sont en forte croissance et rentables ou proches de l'être ne parviennent plus à se financer. A l'étape IPO, les plus ambitieuses - comme Criteo - partent se faire coter aux Etats-Unis. Beaucoup ont tendance à se vendre : Withings avec Nokia, StickyAds avec Comcast… A l'étape du développement, l'écosystème s'enrichit progressivement : de plus en plus de fonds français (Alven, Idinvest, Partech) peuvent mettre de gros tickets, sans parler des fonds anglo-saxons (Accel, Index, Piton ou récemment Vitruvian…), qui regardent de plus en plus les start-up de la French Tech.

Mais il y a aussi l'arrivée à maturité des corporate. Ils ont compris que les start-up pouvaient leur apporter énormément, à condition de créer des deals hybrides et sur mesure, entre corporate venture et rachat. C'est du « corporate growth capital ». Avec ou sans financier à leurs côtés, ils prennent des participations significatives - majoritaires ou non - avec des investissements de plusieurs dizaines de millions d'euros tout en apportant des synergies business fortes (clients, technologies, marques…). Les start-up peuvent ainsi accélérer leur croissance tout en conservant leur autonomie, en mode intrapreneurial. Ces deals sont assortis de protocoles de sortie des fondateurs à 3, 5, 7 ans. Quelques exemples récents attestent de la montée en puissance de ce modèle hybride et vertueux pour les entrepreneurs : TF1 et MinuteBuzz, PSA et TravelCar ou Comcast et Buzzfeed aux Etats-Unis.